Si j'ai fait de l'or mon espoir.

Sur l'amour de l'argent

Combien est-il universel parmi ceux qui recherchent la richesse de faire de l'or leur espoir ? et, parmi ceux qui possèdent des richesses, de faire confiance à l'or fin ! Pourtant, on nous dit ici que c'est pratiquement un renoncement à Dieu aussi complet que de pratiquer certains des pires charmes de l'idolâtrie. On recule devant un idolâtre comme devant quelqu'un qui souffre d'un grand dérangement moral, en laissant ses regards être emportés du vrai Dieu vers une idole.

Mais n'est-ce pas le même dérangement de la part de l'homme, qu'il aime tout bien créé, et dans la jouissance de celui-ci perde de vue le Créateur - que, complètement absorbé par le présent et la gratification sensible, il devrait n'y a-t-il plus de place pour les mouvements du devoir, ni pour l'Etre qui lui a fourni les matériaux et l'a doté des organes de toutes les gratifications ? Il y a une distinction importante entre l'amour de l'argent et l'amour de ce que l'argent achète.

L'une ou l'autre de ces affections peut également déplacer Dieu du cœur. Mais il y a dans le premier une malignité et une invétérance d'athéisme qui n'appartient pas au second, et en vertu desquelles on voit que l'amour de l'argent est bien la racine de tout mal. Un homme diffère d'un animal en étant quelque chose de plus qu'un être sensible. Il est aussi un être réfléchi. Il a le pouvoir de la pensée, de l'inférence et de l'anticipation.

Et pourtant on trouvera, dans le cas de tout homme naturel, que l'exercice de ces pouvoirs, loin de l'avoir rapproché de lui, n'a fait qu'élargir son éloignement de Dieu, et donné un caractère plus délibéré et plus volontaire à son athéisme que s'il avait été complètement sans eux. En vertu des pouvoirs de l'esprit qui lui appartiennent, il peut porter ses pensées au-delà des désirs et de la gratification présents.

Il sait calculer sur les visites du désir futur et sur les moyens de sa satisfaction. Mais la raison de l'homme et la puissance rétrospective de l'homme ne le portent pas encore, par un processus ascendant, à la cause première. Il s'arrête à la cause instrumentale qu'il a mise en œuvre par sa propre sagesse et sa propre puissance. En un mot, l'entendement de l'homme est envahi d'athéisme, aussi bien que ses désirs.

Ne pas chercher plus loin que la fortune comme dispensatrice de toutes les jouissances que l'argent peut acheter, c'est faire tenir cette fortune à la place de Dieu. Il s'agit de faire sens exclure la foi. Nous avons l'autorité de cette Parole qui a été prononcée pour discerner les pensées et les intentions du cœur, qu'elle ne peut pas avoir deux maîtres, ou qu'il n'y a pas en elle de place pour deux grandes et ascendantes affections.

La convoitise offre une agression plus audacieuse et positive sur le droit et le territoire de la Divinité, que même l'infidélité. Celui-ci ne ferait que désoler le sanctuaire du ciel ; le premier y érigerait une abomination. Quand le goût et la confiance des hommes sont pour l'argent, il n'y a pas de relations directes, ni par l'une ni par l'autre de ces affections envers Dieu ; et à mesure qu'il envoie ses désirs et qu'il fait reposer sa sécurité sur les premiers, dans cette même proportion il renonce à Dieu comme son espérance, et à Dieu comme sa dépendance. ( T. Chalmers, DD )

Le culte de la richesse

Quelle est la véritable idée de la propriété - quelque chose à laisser derrière nous quand nous mourrons, ou quelque chose qui peut être entrelacé avec notre nature immortelle, et ainsi nous durera pour l'éternité ? L'argent, les bijoux, les terres, les maisons, les livres, les décorations de toutes sortes et de toutes sortes, doivent être congédiés au lit de la mort. Mais il y a des choses qui durent. Les habitudes sont forgées dans l'intellect et la volonté : l'amour de Dieu et de l'homme, la sincérité, la pureté, le désintéressement, ces choses vivent et sont vraiment des propriétés, car la mort ne peut les toucher.

La plupart des hommes considèrent la civilisation comme un simple progrès matériel ; mais la véritable amélioration humaine doit être une amélioration de l'homme lui-même. Et l'homme lui-même n'est pas ce qu'il possède et peut manipuler, ni même son corps, mais il est un esprit revêtu d'une forme corporelle. Son véritable perfectionnement consiste en celui qui assure la liberté et la suprématie de la partie la plus noble de sa nature. Une vraie civilisation est celle qui doit promouvoir cela à grande échelle dans la société humaine.

Que voyons-nous chaque année à l'approche de la saison de Londres, sinon une ribambelle de mères, comme des généraux, partant en campagne, prêtes à subir n'importe quelle fatigue si seulement elles peuvent marier leurs filles, pas nécessairement avec une âme haute, hommes vertueux, mais en toute facilité à une fortune ! Que voyons-nous sinon un groupe de jeunes gens, pensant, après peut-être une carrière de dissipation, que le temps est venu de s'installer convenablement dans la vie, et cherchant, chacun d'eux, non pas une fille qui a les grâces et le caractère qui fera le bonheur de son mari et de ses enfants, mais pour quelqu'un qui a une dot suffisante pour lui permettre d'entretenir un grand établissement ! Qui peut s'étonner, quand la plus sacrée de toutes les relations humaines, l'union des cœurs pour le temps et pour l'éternité, est ainsi prostituée au niveau brutal d'une affaire d'argent, que de telles transactions sont rapidement suivies de mois ou d'années de misère, misère qui, après avoir bouillonné longtemps en privé, est enfin exhibée devant les yeux du monde émerveillé au milieu de la honte et de la dégradation indicibles de la Cour de divorce ! (Le chanoine Liddon. )

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