10. Et l'enfant a grandi. Ici, cependant, leur chagrin est renouvelé, lorsque ses parents sont de nouveau obligés d'abandonner Moïse, et il est pour ainsi dire arraché de leurs entrailles. Car, à cette condition, il passa à la nation égyptienne, non seulement pour être aliéné de sa propre race, mais pour augmenter le nombre de ses ennemis dans sa propre personne. Et il n’est certainement guère crédible qu’il puisse être longtemps toléré devant le tribunal du tyran et parmi les ennemis les plus cruels d’Israël, à moins qu’il ne prétende être partisan de leur haine. Nous savons de quelles influences corruptrices les tribunaux sont pleins; on sait aussi combien était grande l'orgueil des Égyptiens, tandis que l'expérience nous apprend à quel point même les meilleures natures sont enclines à céder aux tentations du plaisir, c'est pourquoi nous devons nous en étonner d'autant plus que, lorsque Moïse fut englouti dans ces tourbillons , il a conservé sa droiture et son intégrité. Certes, l'espoir de leur rédemption peut sembler ici encore subir une éclipse, le cours des circonstances étant tout contre lui; mais ainsi la providence de Dieu, plus elle paraît couler de façon détournée, brille d'autant plus merveilleusement à la fin, qu'elle ne s'éloigne jamais vraiment de son objet direct, ou ne manque jamais de son effet, quand son moment venu est venu. Néanmoins Dieu, comme d'une main tendue, ramena son serviteur à lui-même et au corps de son Église, en suggérant en son nom le souvenir de son origine; car la fille du roi ne lui a pas donné ce nom sans l’Esprit de Dieu qui l’empêche, afin que Moïse sache qu’il a été tiré hors du fleuve au moment où il était sur le point de périr. Aussi souvent, alors qu'il entendait son nom, il doit se souvenir de quelles personnes il a surgi; et la puissance de ce stimulus devait être d'autant plus grande que le fait était connu de tous. La fille du roi, en effet, ne pouvait en aucun cas avoir voulu cela, et aurait plutôt souhaité que le souvenir de son origine fût perdu; mais Dieu, qui a mis des mots dans la bouche de l'âne de Balaam, a aussi influencé la langue de cette femme pour qu'elle témoigne haut et fort publiquement de la chose même qu'elle aurait préféré cacher; et bien qu'elle désirât garder Moïse avec elle-même, elle devint sa directrice et son guide pour retourner dans sa propre nation. Mais si quelqu'un était surpris de ne pas craindre la colère de son père en enregistrant ainsi publiquement la violation de son ordre, on peut facilement répondre qu'il n'y avait pas de motif d'offense donnée au tyran, qui aurait volontairement permis à un certain nombre d'esclaves de naissez-lui, afin que le nom d'Israël soit aboli. Car pourquoi a-t-il épargné la vie des enfants de sexe féminin, mais pour que des esclaves égyptiens puissent en naître? Et, concernant Moïse sous cet angle, il ne concevait pas que l'acte de sa fille avait violé son commandement, non, il se réjouissait plutôt que la nation israélite soit ainsi diminuée, et la nation égyptienne augmentée numériquement. Il ne reste qu'une question, à savoir comment il est venu à l'esprit de la fille de Pharaon de donner à Moïse un nom hébreu, (28) quand il est certain de Psaume 81:5, qu'il y avait une grande différence entre les deux langues: "il est sorti par le pays d'Egypte, où j'ai entendu une langue que je ne comprenais pas?" Et encore une fois, nous savons que Joseph a eu recours à un interprète avec ses frères lorsqu'il se faisait passer pour un Egyptien. (Genèse 42:23.) On peut probablement supposer qu'elle a demandé à la mère de Moïse le mot qui exprimait cette signification, ou on peut préférer supposer qu'il avait un nom égyptien, qui était interprété par sa version hébraïque, et c'est ce que je suis le plus enclin à penser que c'était le cas. Lorsque Moïse s'enfuit par la suite, il reprit le nom que sa mère lui avait donné.

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