Pourquoi te détruirais-tu ? — Pourquoi resterais-tu seul ? Il y a une opposition très remarquable dans ce verset et le suivant entre les divers excès qui y sont mentionnés, et une distinction très juste entre les conséquences qui doivent en être appréhendées. Je ne peux pas dire que les interprètes modernes ont entièrement détruit cette opposition. Justes et méchants, sages et fous,sont des termes d'opposition très appropriés ; mais pour qu'ils le restent, chacun d'eux doit garder la signification où est cette opposition ; et cette signification ne peut être retenue, si vous représentez la justice ou la méchanceté, la sagesse ou la folie, comme produisant des conséquences qui ne peuvent jamais être appréhendées d'après ce que l'on entend communément par ces mots : car dans ce cas le lecteur est amené à conclure qu'ils sont pris dans un sens différent de celui où leur opposition est visible ; et alors il ne sait où trouver cette opposition.

Ainsi l'opposition elle-même peut être au moins affaiblie et obscurcie par une négligence qui semble d'abord n'affecter qu'une partie différente de la phrase ; et j'ai bien peur qu'il en soit grandement ainsi dans notre version : Ecclésiaste 7:16 . Ne soyez pas, & c.- Pourquoi te te détruirais? Ecclésiaste 7:17 . Ne sois pas, &c. — Pourquoi mourrais-tu avant ton temps ? On s'aperçoit aisément qu'une mort prématurée est la conséquence d'un excès de méchanceté et de folie ; mais, faire de la destruction une conséquence d'un excès ou d' une suraffectation de sagesse ou de droiture, ressemble à proposer une énigme.

C'est vrai, nous sommes dissuadés des deux ; pourtant il est clair de ce qui suit, aussi bien que de la nature du sujet, qu'ils ne doivent pas être mis sur un niveau ; pourtant ce serait la conséquence du conseil de Salomon, tel qu'il est formulé dans la version reçue ; car la destruction implique sans aucun doute plus, et est un mal pire, que la mort. Par conséquent, si le trop juste et trop sage est l'homme qui s'efforce d'être follement particulier, et de se distinguer du reste du monde par une affectation mal jugée de justice et de sagesse, (comme son opposition à le méchant et l'insensé exigent qu'il le fasse), il n'est pas probable que Salomon ait représenté la destruction comme la conséquence du comportement d'un tel homme.

Maintenant, le mot original tishomem, pourrait être traduit, devenir un objet d'émerveillement :signification qui s'accorde très bien avec le cas d'un homme qui s'efforce de se distinguer en se heurtant à une suraffectation soit de droiture, soit de sagesse : il n'est donc pas possible de se déterminer pour l'un plutôt que pour l'autre, si ce n'est de l'examen plus poussé d'une autre circonstance. Les deux avertissements annexés par l'orateur sacré aux instructions qu'il donne, qu'il faut éviter les excès contraires, doivent, par la manière dont ils sont formulés, se répondre. Il faut donc que quelque chose qu'un homme voudrait éviter soit mentionné dans le premier aussi bien que dans le second ; et cette considération m'a fait préférer, avec Le Clerc, la première signification. Voir Desvoeux et Le Clerc.

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