Ecclésiaste 7:16

Ce n'est pas un argument léger pour l'autorité divine de la Bible qu'on y trouve si peu de choses qui puissent, par quelque sophisme, être perverties en un encouragement au péché. Néanmoins, on ne peut nier qu'à deux ou trois endroits, sortis du contexte ou mal cités, il est juste possible pour un homme ignorant très amoureux de ses péchés de s'imaginer qu'il trouve une excuse pour continuer en eux. Peut-être aucun texte n'a-t-il autant souffert de ce genre de perversion que celui-ci : « Ne sois pas trop juste.

I. Considérez jusqu'à quel point cette manière de parler est justifiable chez les personnes qui l'utilisent. Ce ne sont que les légers et superficiels des études chrétiennes et les formalistes de la pratique chrétienne qui s'alarment à l'idée d'être trop bons. Le texte est plus souvent cité dans une ambiance à moitié sportive, et comme un court moyen de faire taire une discussion désagréable, que comme un motif sérieux d'argumentation. Mais le malheur c'est que les hommes y agissent très sérieusement. Evidemment, ils ne peuvent pas croire eux-mêmes qu'il portera le poids qu'ils lui imposent, et pourtant ils ne craignent pas de se conduire comme si c'était le seul commandement que Dieu ait jamais donné.

II. Considérez dans quelle mesure cette opinion et la doctrine fondée sur elle sont cohérentes avec la teneur générale des Écritures. (1) Cette notion d'excès de justice ne peut pas supporter cette précieuse pierre angulaire de notre foi qu'est la doctrine de l'Expiation. Car quel besoin d'un Rédempteur à celui qui est déjà si avancé dans la bonté qu'on ne veut plus rien pour l'amener au ciel, à celui qui n'a besoin que d'un échec de peur que dans sa poursuite trop en avant du monde à venir il manque les plaisirs de ce ? (2) Un autre test, dont l'application donnera le même résultat, est la doctrine de la sanctification.

Dieu est déshonoré dans son Esprit aussi bien que dans son Fils par cette crainte de la bonté superflue. Tous les saints désirs, tous les bons conseils et toutes les œuvres justes que nous reconnaissons quotidiennement comme des dons de Dieu, procédant de Lui par le Saint-Esprit, le Consolateur ; et pouvons-nous jamais avoir trop de tels cadeaux? (3) Une autre grande doctrine qui est tout à fait incompatible avec l'usage vulgaire du texte est l'inégalité des récompenses futures des bienheureux du ciel.

Nous ne savons pas exactement à quel point est bas le moindre degré d'obéissance ; mais ce dont nous sommes tout à fait sûrs : que celui qui ne vise pas plus haut sera sûr d'y manquer même, et que celui qui ira le plus loin sera le plus béni. (4) Si ni saint ni martyr, ni prophète ni apôtre, bien qu'il ait fait tout ce qui lui a été commandé, ne pouvait faire assez pour rendre Dieu son débiteur, mais avait encore besoin de se confesser un serviteur inutile, qui de nous tous pourra jamais être justifié de dire : « Ici, je peux m'arrêter ; je n'essaierai pas de m'amender davantage, de peur d'être trop juste » ?

III. Et s'il apparaissait, à l'examen du texte lui-même, qu'il se voulait une mise en garde contre l'erreur même qu'il est si souvent et si malheureusement utilisé à encourager ? Je m'en tiendrai à la manière d'expliquer le passage qui suppose que ces deux versets sont prononcés par l'écrivain inspiré non pas en sa propre personne, mais en la personne d'un homme irréligieux et mondain, et le verset qui les suit est une mise en garde contre cette vue erronée des choses qu'elles contiennent et une référence au seul principe qui puisse nous sauver d'une erreur aussi fatale ; à savoir, la crainte de Dieu.

J. Keble, Sermons occasionnels et paroissiaux, p. 1.

Références : Ecclésiaste 7:16 . J. Budgen, Parochial Sermons, vol. ii., p. 327. Ecclésiaste 7:18 . D. Burns, Christian World Pulpit, vol. XIX., p. 83. Ecclésiaste 7:19 . TC Finlayson, Une exposition pratique de l'Ecclésiaste, p. 175.

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