Si donc vous avez des jugements sur les choses de cette vie, placez-les pour juger ceux qui sont le moins estimés dans l'église.

L'ouverture de ce chapitre est marquée par une brusque explosion d'indignation face à la conduite indigne de certains chrétiens corinthiens, probablement d'origine païenne : l'un de vous ose-t-il, lorsqu'il a une affaire contre une autre, intenter un procès devant les injustes et non devant les saints ? Quelqu'un a-t-il le cœur de faire ce dont un juste sens de la dignité chrétienne aurait dû le retenir ? Personne ne rougit de sa propre audace à intenter un procès de cette manière ? Le mot utilisé par l'apôtre fait référence à une action civile, généralement en matière d'argent et de biens.

De l'avis de Paul, il était tout simplement inouï que des controverses parmi les chrétiens fussent portées devant les tribunaux des Gentils. Pour lui, il était évident que toutes les questions de différence devaient être réglées en leur sein, par leur propre peuple. Car il semblait en soi une contradiction que ceux qui étaient qualifiés d'injustes, d'injustes par les chrétiens soient appelés à régler les querelles au sein de la congrégation, à rendre justice aux saints, dont la dignité morale aurait dû ressentir l'absurdité de la position.

"Paul ne condamne pas ici ceux qui, par nécessité, ont une cause devant des juges incrédules, comme lorsqu'une personne est convoquée au tribunal; mais ceux qui, de leur propre gré, mettent leurs frères dans cette situation et les harcèlent, pour ainsi dire, par des moyens des incroyants, alors qu'il est en leur pouvoir d'employer un autre remède." (Calvin.)

L'apôtre poursuit sa charge avec une référence à leurs prérogatives sans précédent : Ou ne savez-vous pas, peut-il être que vous ignorez le fait, que les saints jugeront le monde ? C'est le seul passage des Écritures qui parle de la participation des croyants au jugement du monde. Ce qui a été dit des apôtres en particulier, Matthieu 19:28 , s'étend ici à tous les vrais disciples du Christ.

Voir Daniel 7:22 : Daniel 7:22 ; Apocalypse 2:26 ; Apocalypse 20:4 ; 2 Thesaloniciens 1:10 ; Jude 1:14 .

L'union des membres avec le Christ, leur Tête, est si intime et si parfaite que, lorsque la Tête apparaîtra dans la gloire du Jugement, les membres aussi participeront à cette fonction judiciaire. Et c'est pourquoi Paul demande : Si donc, parmi vous, devant vous, le monde est jugé, êtes-vous indigne des plus petits tribunaux, êtes-vous incapable de juger sur des bagatelles comparatives ? S'ils doivent participer à cette grande et glorieuse séance du Jugement dernier, le terrestre, le banal, l'insignifiant ne peut certainement pas être trop difficile pour eux. Quelle absurdité pour eux d'agir ainsi !

L'apôtre s'élève encore plus haut : Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges, qu'il fera partie de nos fonctions de condamner les puissances célestes elles-mêmes ? Les bons anges sont exclus comme étant déjà confirmés dans leur félicité et comme faisant partie de la suite du Christ au Jour du Jugement. Mais sur les mauvais anges, les croyants prononceront, au dernier jour, la sentence de condamnation.

Satan lui-même, le dieu de ce monde, 2 Corinthiens 4:4 , et ses anges, eux-mêmes Éphésiens 6:12 monde, Éphésiens 6:12 , entendront leur malheur prononcé aussi par les croyants qu'ils tentèrent ici d'éloigner du Christ. Le sort final des anges décidera, pour ne rien dire des choses profanes, des choses qui ne concernent que cette vie ! De telles questions que les chrétiens ne considéreront pas au-dessous de leur dignité ; au contraire, l'assurance de leur future position élevée les rendra d'autant plus prudents et consciencieux dans leur jugement des choses de cette vie au cas où il y aurait une divergence d'opinion entre eux sur une question.

L'apôtre montre maintenant combien leur pratique différait de l'état idéal qu'il avait à l'esprit : l'Église, ceux-là vous les instituez juges. Lorsque le tribunal a eu lieu à Corinthe, les parties ont été obligées de comparaître qui avaient une action civile à engager.

Pour trancher les affaires, les parties en conflit pouvaient alors choisir un certain nombre d'hommes sur la liste des nobles dont les noms étaient inscrits sur les rôles comme juges possibles ; car, selon la coutume romaine, les parties en conflit se voyaient accorder ce droit afin d'avoir une pleine confiance dans l'intégrité des hommes qui devaient agir en tant que juges. Quelle contradiction absurde ! Les chrétiens appelés à l'espérance de juger le monde et même les puissances célestes ont choisi comme juges ceux qui, malgré le respect dont ils jouissaient comme citoyens, étaient néanmoins considérés, du point de vue des croyants, comme dénués de tout honneur et le respect.

On imagine bien le sourire autosuffisant et triomphant qui se dessinait sur le visage des juges lorsque des chrétiens querelleurs leur exposaient leur cause ! Quelle honte pour la confession chrétienne et pour le nom du Christ d'être trouvé en train de marchander et de se disputer devant un tribunal des Gentils tout en confessant être des disciples du Prince de la Paix !

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