Jean 1:11

Interprétation juive de la prophétie.

I. Pour le Juif, l'argument de la prophétie messianique devrait être irrésistible pour ces deux raisons : (i.) Que, livre par livre, prophétie par prophétie, verset par vers, ses plus grands et plus anciens rabbins, ses Targums, son Talmud, son Midrashim, ses commentaires médiévaux, considéraient comme messianiques les mêmes passages, les mêmes Psaumes, les mêmes chapitres d'Isaïe, que nous ; (ii.) que, depuis leur rejet de Jésus, les plus grands maîtres juifs, en refusant de lui appliquer ces prophéties, ont été réduits à une confusion totale, s'élevant souvent à une apostasie absolue de la foi de leurs pères.

II. La différence entre nous et les Juifs n'est pas seulement que nous disons « Le Christ est venu », et qu'ils disent « Le Messie viendra », ils diffèrent fondamentalement de nous quant à l'idée et la personnalité du Messie. Sur deux points ils prennent position : ils n'admettront pas une Souffrance, ils n'admettront pas un Divin, le Messie. Ici, donc, nous rejoignons la question proche. (1) Un Messie souffrant ! Nous en appelons immédiatement aux Écritures, les leurs et les nôtres.

Sur leurs propres principes d'interprétation, à la fois anciens et modernes, nous demandons qui était la Pierre angulaire rejetée ; la pierre d'achoppement des deux maisons d'Israël ; Celui contre qui les païens faisaient rage; Celui dont ils ont percé les mains et les pieds ; Celui pour le prix duquel ils pesaient trente pièces d'argent ; le berger éperdu dont les brebis ont été dispersées ; Lui qui a été blessé pour nos transgressions, le Serviteur du Seigneur meurtri, insulté, souffrant, qui a répandu son âme jusqu'à la mort ? De qui parle le prophète ? Si les rabbins d'aujourd'hui veulent prendre position contre un Christ souffrant, ils doivent commettre de nombreux et nombreux passages, non seulement de leurs prophètes, mais aussi de leur Talmud et de leurs plus grands rabbins aux vents ou aux flammes.

(2) Ensuite, sur ce deuxième point d'une importance si infinie, la Divinité du Messie, l'argument est cumulatif et de grande portée, à la fois en théorie et en histoire. Nous lançons, avec non moins de confiance, notre double appel, d'abord aux Écritures, ensuite à leurs plus hautes autorités. Nous faisons appel aux Psaumes ii., xlv., cii., et cxl.; à l'Enfant d'Isaïe dont le nom prophétique était Emmanuel Dieu avec nous ; à celui qu'on appelait le Dieu puissant ; à l'homme que Jérémie appelle Jéhovah Tsidkenu le Seigneur notre justice ; à celui qui, dans Zacharie, est le compagnon de l'Éternel des armées; à celui qui doit venir sur les nuées du ciel.

Nous faisons encore appel aux titres donnés au Messie Lui-même, encore et encore dans les Midrashim ; aux reconnaissances par le Talmud comme toutes prouvant que les Juifs eux-mêmes étaient inévitablement poussés par leurs propres Écritures à croire en un médiateur plus qu'humain, et à l'admission que Lui, dont tous leurs prophètes avaient prophétisé, était plus que David, plus que Moïse, plus qu'Adam, plus que l'homme ; qu'il était le Prince de la Présence qui existait avant les mondes, dont le règne doit être éternel, et qui ne doit jamais mourir.

Mais au-delà de toutes ces considérations de littérature et d'exégèse, nous faisons appel aux instincts éternels sacrés de l'humanité. Le monde a besoin pour son Seigneur et Rédempteur à la fois d'un homme souffrant et d'un homme divin. Hercule, depuis l'heure où il étranglait les serpents dans son berceau jusqu'à l'heure où il mourut sur le bûcher d'Œtan, était un héros souffrant. Le Bouddha, à partir du moment où il a reconnu la terrible réalité de la mort et de l'angoisse, était un prince souffrant.

Tous les héros, tous les réformateurs, tous les saints ont été des hommes souffrants. Un roi qui n'avait pas souffert ne pouvait pas régner. Oui, et le monde a besoin d'un homme divin. Si Jésus n'était pas le Fils de Dieu, n'était pas le Seigneur du ciel, nous l'aimerions, nous l'honorerions ; mais Il ne pouvait être ni Rédempteur, ni Intercesseur. C'est parce que Christ est Dieu que « le couronne le plus haut, le plus ineffable, le plus suprême des couronnes ».

FW Farrar, Oxford Review and Journal, 15 février 1883.

Références : Jean 1:11 . Spurgeon, Sermons, vol. xviii., n° 1055 ; Le mensuel du prédicateur, vol. ii., p. 47. Jean 1:11 . Spurgeon, Sermons, vol. xxi., n° 121 2 Jean 1:12 .

HW Beecher, Christian World Pulpit, vol. xi., p. 229 ; Spurgeon, Sermons, vol. xii., n° 669 ; vol. xxx., n° 1757 ; Ibid., Christian World Pulpit, vol. xxv., p. 39. Jean 1:12 ; Jean 1:13 . S. Martin, Ibid., vol. ii., p.

295 ; HW Beecher, Ibid., vol. xxiv., p. 57. Jean 1:12 . Homiletic Quarterly, vol. v., p. 417. Jean 1:13 . Homiletic Magazine, vol. xv., p. 168.

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