Dans ces paroles est montrée la foi de David, qui, bien qu'apporté à la plus grande détresse, et même presque consumé par une longue série de calamités, ne sombra pas sous sa douleur; il n'avait pas non plus le cœur brisé pour être empêché de se livrer à Dieu son libérateur. Par sa prière, il a témoigné que lorsqu'il était totalement privé de tout secours terrestre, il lui restait encore l'espoir en Dieu. De plus, il l'appelle le Dieu de sa justice, ce qui revient au même que s'il l'avait appelé le défenseur de son droit; (50) et il fait appel à Dieu, parce que tous les hommes partout l'ont condamné, et son innocence a été soutenue par les rapports calomnieux de ses ennemis et les jugements pervers de les gens ordinaires. Et ce traitement cruel et injuste que David a rencontré doit être soigneusement marqué. Car si rien ne nous est plus douloureux que d'être condamné à tort et d'endurer, à la fois, une violence et une calomnie injustifiées; cependant, être mal parlé de bien faire est une affliction qui frappe quotidiennement les saints. Et il leur revient de s'exercer sous lui au point de se détourner de toutes les séductions du monde et de dépendre entièrement de Dieu seul. La droiture , par conséquent, est ici pour être comprise d'une bonne cause, dont David rend Dieu le témoin, tandis qu'il se plaint de la conduite malveillante et illicite des hommes envers lui; et, par son exemple, il nous enseigne que si à un moment donné notre droiture n'est pas vue et reconnue par le monde, nous ne devons pas pour cela nous décourager, dans la mesure où nous en avons un au ciel pour défendre notre cause. Même les païens ont dit qu’il n’y avait pas de meilleur stade pour la vertu que la conscience d’un homme. Mais c'est une consolation qui dépasse de loin cela, de savoir quand les hommes se vantent à tort de nous, que nous nous tenons aux yeux de Dieu et des anges. Paul, nous le savons, était doué du courage provenant de cette source, (1 Corinthiens 4:5) car lorsque de nombreux rapports pervers se sont répandus à son sujet parmi les Corinthiens, il fait appel au jugement -siège de Dieu. Ésaïe aussi, fort de la même confiance, (Ésaïe 50:6 et verset suivant) méprise toutes les calomnies par lesquelles ses ennemis l'ont calomnié. Si, par conséquent, nous ne pouvons trouver la justice nulle part dans le monde, le seul support de notre patience est de regarder vers Dieu et de nous reposer satisfaits de l'équité de son jugement. On peut cependant se demander à titre d'objection: Puisque toute la pureté des hommes n'est qu'une simple pollution aux yeux de Dieu, comment les pieux peuvent-ils oser faire valoir leur propre justice devant lui? En ce qui concerne David, il est facile de répondre à cette question. Il ne se vantait de sa propre justice qu'en référence à ses ennemis, dont il se justifiait contre les calomnies. Il avait le témoignage d'une bonne conscience qu'il n'avait rien tenté sans l'appel et le commandement de Dieu, et par conséquent il ne parle pas imprudemment lorsqu'il appelle Dieu le protecteur et le défenseur de son droit. C'est pourquoi nous apprenons que David a honoré Dieu avec ce titre de louange, afin de le mettre plus facilement en contraste avec le monde entier. Et comme il demande deux fois à être entendu, c'est là que s'exprime à la fois la véhémence de sa douleur et le sérieux de ses prières. Dans la dernière clause du verset, il montre également d'où il espérait obtenir ce dont il avait besoin, à savoir, de la miséricorde de Dieu. Et certainement, aussi souvent que nous demandons quelque chose à Dieu, il nous appartient de commencer par cela, et de le supplier, selon sa bonté gratuite, de soulager nos misères.

Tu m'as agrandi quand j'étais en détresse. Certains pensent que David se promet ici ce qu'il n'avait pas encore vécu; et dans l’exercice de l’espérance, il anticipe les manifestations de la grâce de Dieu avec lesquelles il devrait ensuite être favorisé. Mais, à mon avis, il mentionne plutôt les bienfaits qu'il recevait autrefois de Dieu, et par ceux-ci se fortifie contre le temps à venir. Ainsi, les fidèles ont l'habitude de rappeler à leur souvenir les choses qui tendent à fortifier leur foi. Nous rencontrerons, par la suite, de nombreux passages similaires à celui-ci, où David, pour donner de l'énergie à sa foi contre les terreurs et les dangers, (51) rassemble les de nombreuses expériences dont il avait appris que Dieu est toujours présent avec son propre peuple et ne décevra jamais leurs désirs. Le mode d'expression qu'il emploie ici est métaphorique, et par lui il laisse entendre qu'une voie de fuite s'est ouverte à lui même lorsqu'il était assiégé et enfermé de tous côtés. La détresse dont il parle, à mon avis, ne se rapporte pas moins à l'état de son esprit qu'aux circonstances de l'affliction extérieure; car le cœur de David n'était pas d'un moule de fer tel qu'il l'empêchait d'être plongé dans une angoisse mentale plus profonde par l'adversité.

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