Romains 5:7

L'amour de Dieu magnifié dans la mort du Christ.

I. En considérant comment Dieu a nommé notre Seigneur et Sauveur à la souffrance et à la mort comme la preuve la plus parfaite d'obéissance, il semble nécessaire de commencer par lever une difficulté qui viendra certainement à l'esprit de chacun : c'est que la mort du Sauveur semble une preuve en aucun cas aussi évidente de l'amour de Dieu, le sien et notre Père céleste, que du propre amour du Sauveur pour ses frères ; et que ce n'est, pour ainsi dire, que sur la base de son amour pour nous que nous avons le droit de voir dans sa mort l'amour de Dieu envers nous.

Et pourtant, le cas est tel que je l'ai dit. Il est en effet difficile de séparer les choses les plus intimement liées ; et qui pourrait souhaiter faire une division entre l'amour du Sauveur pour nous et son obéissance à son et à notre Père céleste ? Et pourtant, les deux sont si liés que son amour pour nous se manifeste le plus directement dans sa vie et son obéissance à son Père dans ses souffrances et sa mort. Dieu nous montre son amour en cela ; dit Paul, que selon son commandement et sa volonté, Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs ; pas pour le bien des justes, pas pour un homme de bien ni pour un cercle d'amis, mais pour le monde entier des pécheurs.

Et donc nous ne pouvons douter que ce fut l'acte d'obéissance le plus parfait, et que Dieu y appela Christ pour nous ; car il fallait qu'il endurât cette mort, non pour lui-même ni pour un autre bon but que celui d'effectuer le salut des pécheurs.

II. Cela nous amène à considérer, en second lieu, ce qui était censé être accompli, et a donc été accompli, car lorsque nous parlons d'un dessein divin, nous ne pouvons séparer le dessein de l'accomplissement par cette mort du Sauveur, afin que nous puissions voir comment cela a été la pleine glorification de l'amour divin. Le plus grand amour est celui qui fait le plus de bien à celui qui en est l'objet. On essaierait en vain d'en donner une autre définition.

Maintenant, l'Apôtre dit : "Comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, ainsi par l'obéissance de l'Un plusieurs sont rendus justes." C'est donc ce qui devait résulter de l'obéissance du Sauveur jusqu'à la mort sur la croix. Il avait besoin de mourir pour nous, dit Paul, alors que nous étions encore des pécheurs. Nous devenons justes, seulement ce n'est pas parce que et pour autant que nous l'avons mis devant nos yeux comme un idéal, car ainsi nous ne l'atteindrons jamais, mais bien parce que et pour autant que nous l'avons reçu dans nos cœurs comme la fontaine de la vie.

Nous devenons justes si nous ne vivons plus dans la chair, mais Christ le Fils de Dieu vit en nous si nous sommes pleinement identifiés à cette vie commune dont il est le centre. Car alors chacun de nous peut dire de lui-même : « Qui peut condamner ? C'est le Christ qui justifie. Nous sommes en Lui, Il est en nous, inséparablement unis à ceux qui croient au Fils de Dieu ; dans cette communion avec Lui, nous sommes vraiment justes.

Mais si nous revenons à nous-mêmes et considérons notre vie individuelle juste en elle-même, alors nous sommes heureux d'oublier ce qui est derrière et de tendre la main vers ce qui est avant. Alors nous savons bien que nous devons toujours à nouveau nous réfugier en lui, toujours regarder vers lui et vers son obéissance sur la croix, être toujours remplis de la puissance de sa vie et de sa présence, et ainsi nous atteindrons cette croissance dans la justice et la sainteté et la sagesse, en quoi consiste véritablement notre rédemption par lui, par sa vie et son amour, son obéissance et sa mort.

F. Schleiermacher, Sermons choisis, p. 372.

Références : Romains 5:7 ; Romains 5:8 . ED Salomon, Christian World Pulpit, vol. xv., p. 280 ; G. Brooks, Cinq cents contours, p. 7.

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