Jésus répondit et dit : Il est remarquable que l'évangéliste introduit ce passage de l'histoire en observant que Jésus connaissait les pensées de tous les hommes : il voulait probablement signifier qu'au cours de la conversation, Jésus a empêché Nicodème en formant son lui discourir de manière à obvier à toutes les objections que sa pensée avait suggérées, sans lui laisser le temps de les proposer.

Cette remarque semble montrer la force et la justesse des choses que Notre-Seigneur a dites à Nicodème ; et explique que ce souverain ait été si rapidement et si complètement convaincu, bien que Jésus n'ait pris ni le nom ni le caractère du Messie. Il semble que ses raisonnements, outre leur propre lumière intrinsèque, aient eu une preuve supplémentaire provenant du fait qu'ils étaient exactement adaptés aux pensées les plus secrètes de Nicodème ; de sorte qu'ils ont démontré l'étendue de la connaissance de notre Seigneur avec un grand avantage.

Nous le voyons dans toutes les branches de la conversation ; où notre Seigneur aborde les grands points suivants, de la plus haute importance pour Nicodème et ses frères, et en fait pour toute l'humanité ; à savoir, qu'aucune profession extérieure, ni aucune observance cérémonielle ou privilège de naissance, ne pouvait donner droit à un homme aux bénédictions du royaume du Messie ; qu'un changement complet de cœur et de vie était nécessaire à cet effet ; que cela doit être accompli par une influence divine sur l'esprit ; que l'humanité est par nature dans un état de condamnation et de misère ; que la miséricorde gratuite de Dieu avait donné son Fils pour les en délivrer et les élever à une immortalité bénie, ce qui était le grand dessein et le but de sa venue ; que toute l'humanité, c'est-à-dire les Gentils aussi bien que les Juifs, devait partager les bénéfices de son entreprise ;élevé sur la croix, et d'être reçu par la foi en lui ; mais que s'ils le rejetaient, il n'y avait pas d'autre remède ; et leur condamnation éternelle et aggravée en serait la conséquence certaine.

Notre Seigneur pourrait s'étendre plus copieusement sur ces têtes, ce qu'il serait peut-être plus approprié de faire, car certaines d'entre elles étaient directement contraires aux notions communément admises par les Juifs concernant le royaume du Messie.

La conversion a, de tout temps, été un effet grand et surprenant de la puissance divine sur l'âme humaine, produisant un changement dont toute l'étendue ne peut être mieux exprimée que par les termes de régénération, d' engendrement, de nouvelle naissance, qui importer la communication d'une nouvelle nature; et sur la diversité des dispositions des hommes avant et après ce changement, sont fondés les noms d' homme ancien et d' homme nouveau, par lesquels l'apôtre appelle l'état non converti et converti.

Ceci, cependant, ne doit pas être compris ainsi, comme si la nouvelle nature était élevée à sa perfection dès qu'elle nous a été transmise en régénération ; car, comme par la génération naturelle, nous ne sommes pas nés avec les pouvoirs parfaitement mûrs des hommes, mais avec les facultés d'obtenir ces pleins pouvoirs et perfections ; ainsi, dans la génération spirituelle, les habitudes de grâce et de sainteté ne sont pas toutes d'un coup portées à leur maturité.

Nous en avons les graines qui nous sont transmises, qui doivent être progressivement nourries à leur pleine mesure par l'Esprit de Dieu à travers les moyens de la prière, de l'habitude, de l'expérience et de la pratique ; et, surtout, par une foi forte dans les mérites et l'intercession de notre bienheureux Rédempteur. En parlant aux Juifs, il y avait une convenance particulière à exprimer ce changement par le terme de régénération, car il leur montre qu'Abraham les engendrait, quelque glorieux qu'ils pussent en faire, n'était pas suffisant pour en faire le peuple et les enfants de Dieu ; mais que, laissant de côté la gloire de leur descendance, il fallait qu'ils fussent engendrés de nouveau par un Père plus grand, même l'Esprit de Dieu, qui leur communiquerait une meilleure nature que celle qu'ils avaient tirée d'Abraham.

La phrase, il ne peut pas voir le royaume de Dieu, signifie, il ne peut pas y entrer ; de même que voir la mort, Luc 2:26 c'est mourir.

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