DISCOURS : 1307
REPRÉSAILLES INTERDITES

Matthieu 5:38 . Vous avez entendu qu'il a été dit : il pour œil et dent pour dent ; mais je vous dis : Ne résistez pas au mal ; mais quiconque te frappera sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre . Et si quelqu'un te poursuit en justice et t'enlève ton manteau, qu'il ait aussi ton manteau. Et quiconque te forcera à faire un mille, va avec lui deux .

Si le christianisme est digne d'admiration à cause des sublimes mystères qu'il révèle, il ne l'est pas moins à cause de la pure morale qu'il inculque. Ses préceptes sont aussi au-dessus de la sagesse de l'homme déchu que ses doctrines. Cherchez tous les systèmes d'éthique qui ont jamais été écrits, et où trouverons-nous de telles directions ? En vain les chercherons-nous dans les productions de la Grèce et de Rome ; en vain consulterons-nous les sages et les philosophes de toute autre nation : de tels préceptes ne se trouvent nulle part que dans le volume inspiré. La loi des représailles a dans toutes les nations été jugée équitable et juste : mais dans le code chrétien, elle est expressément interdite.

En examinant le sujet des représailles, nous remarquerons,

I. Les erreurs qui se produisent dans le monde à son égard—

Les pharisiens admettaient la vengeance ; et fonda cette licence sur la parole de Dieu. Les passages qu'ils ajoutaient pour confirmer leurs sentiments étaient forts ; mais ils ne se référaient pas du tout à la conduite des individus les uns envers les autres, mais des magistrats envers la communauté en général [Note : Exode 21:22 .

Deutéronome 19:16 . Ces passages devaient les diriger dans l'administration de la justice.]. Les appliquer à des individus, en était une perversion, une perversion honteuse pour les maîtres de telles doctrines, et fatale à ceux qui les embrassaient.

Nous, ayant le propre commentaire de notre Seigneur sur ces passages, ne pouvons plus justifier nos erreurs par un appel aux Saintes Écritures : mais pourtant nos sentiments par rapport au sujet traité dans notre texte, sont, pour la plupart, précisément similaires à ceux qui ont été maintenus parmi les Juifs. Nous préciserons en particulier deux choses, qui sont universellement applaudies parmi nous, et pourtant extrêmement contraires à l'esprit du christianisme :

1. Un maintien rigide de nos droits—

[Sans doute nos droits, qu'ils soient civils ou religieux, doivent nous être chers : et on peut bien admettre un certain degré de vigilance sur eux ; parce que si nos droits, qu'ils soient publics ou privés, sont envahis par une personne, ils peuvent être envahis par une autre ; et si on les laisse abréger, ils peuvent être tout à fait anéantis. Mais cela ne justifiera pas cette jalousie extrême que certains expriment sur leurs droits.

Nombreux sont ceux qui parleront sans cesse des droits de l'homme, qui pourtant fouleront sans remords tous les droits de Dieu. Ils ne subiront pas la moindre atteinte à leur liberté ; tandis qu'eux-mêmes sont les tyrans les plus oppressifs, partout où s'étend leur autorité. Ceux-ci peuvent se vanter de leur fermeté à maintenir ce qu'ils pensent être juste : mais « ils ne savent pas de quel esprit ils sont.

» Comme ils sont différents de Paul, qui, plutôt que d'insister sur l'appui auquel, en tant que ministre du Christ, il avait droit, travaillait à son métier la nuit, après avoir été occupé à prêcher toute la journée ! Quelle différence avec le Christ aussi, qui, quand, en tant que Fils de Dieu, il aurait pu réclamer l'exemption de payer un tribut au temple, a opéré un miracle pour satisfaire la demande, plutôt que de mettre une pierre d'achoppement sur le chemin de quiconque par un refus? Nous ne nous engageons pas à dire que, dans les cas d'une grande importance, une personne ne peut pas dénoncer avec son oppresseur, comme le Christ l'a fait [Note : Jean 18:22 .

] ; ou insister sur son droit, comme l'a fait l'apôtre Paul [Note : Actes 16:37 .] ; mais nous sommes parfaitement sûrs qu'une promptitude à exiger notre plus grand droit à chaque occasion, soutient un esprit très différent de celui qui est inculqué dans l'Évangile du Christ.]

2. Un vif ressentiment des torts—

[Ceci est considéré comme hautement méritoire. Une disposition à passer par une insulte ou une injure serait considérée comme de la méchanceté et de la lâcheté ; et la personne qui s'y livrerait serait bannie de la société et soumise au mépris et au mépris universels. De là surgissent des guerres, des duels et des querelles domestiques sans nombre. Mais une telle disposition est-elle agréable à la parole de Dieu ? Regardez la conduite de David, lorsqu'il fut persécuté par Saül : il avait à maintes reprises son adversaire en son pouvoir, et aurait pu facilement le tuer ; mais il ne voulait pas : il préférait plutôt remettre sa cause à Dieu ; et, pour montrer qu'il ne considérait pas une telle conduite comme un acte de générosité superflu, il qualifia la conduite opposée du nom de méchanceté.« Ainsi parle le proverbe des anciens ; La méchanceté vient des méchants; mais ma main ne sera pas sur toi [Note : 1 Samuel 24:10 ; 1 Samuel 24:13 .

Voir aussi 26:7-12.]. Comparez avec cela la conduite des saints dans le Nouveau Testament : Saint Jacques, parlant d'eux à leurs orgueilleux oppresseurs, dit : « Vous avez condamné et tué les justes ; et il ne vous résiste pas [Note : Jaques 5:6 .].”]

Que les sentiments du monde au sujet des représailles soient tout à fait erronés, apparaîtra encore plus loin, en considérant,

II.

La ligne de conduite que le christianisme exige :

Le commandement faisant autorité de Jésus dans le texte est le suivant : « Je vous dis que vous ne résistez pas au mal », c'est-à-dire que vous ne résistez pas à la personne injurieuse [Note : τῷ πονηρῷ]. Ceci, particulièrement pris en relation avec l'illustration de notre Seigneur, nous enjoint sans aucun doute de vivre dans l'exercice de,

1. Un esprit patient—

[Nous ne devons pas nous enflammer de colère contre ceux qui nous maltraitent, mais supporter leurs blessures avec douceur et longanimité. La direction de l'Apôtre est : « Dans votre patience, possédez vos âmes : » et encore : « Que la patience ait son œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et entiers, sans rien manquer. Je sais qu'il est difficile de supporter des blessures, quand on sait qu'elles sont tout à fait imméritées.

Mais s'abstenir de tout ce qui est vindicatif était enjoint sous l'Ancien Testament [Note : Lévitique 19:18 ; Proverbes 20:22 ; Proverbes 24:29 : Proverbes 24:29 .

] : et bien plus est-il insisté dans le Nouveau Testament [Note : Romains 12:17 ; Romains 12:19 ; 1 Thesaloniciens 5:15 .]. Et plus nous ne méritons pas le traitement injurieux, plus nous sommes appelés à déployer notre patience, à l'exemple de notre bienheureux Seigneur, qui au lieu de rendre le mal pour le mal, a silencieusement confié sa cause à son Dieu et Père juste [Note : 1 Pierre 2:20 .]

2. Un esprit de soumission—

Supposons qu'une personne pousse l'injure jusqu'à nous frapper au visage : que devons-nous faire alors ? Ne sommes-nous pas libres de rendre le coup ? Non : nous pouvons dénoncer avec la personne injurieuse comme notre Seigneur l'a fait ; « Si j'ai fait le mal, rends témoignage du mal ; mais sinon, pourquoi me frappes-tu ? mais il ne faut pas songer un instant à se venger [Note : Ésaïe 50:6 .

avec Lamentations 3:30 .]. On peut dire que ce serait pour lui un encouragement à nous frapper à nouveau : nous l'espérons non ; mais si c'était le cas, il valait mieux « tendre l'autre joue » et être frappé à nouveau, que de ressentir la blessure ; car les coups ne font que blesser notre corps ; mais le ressentiment blesserait notre âme.

Encore une fois, supposons que quelqu'un nous porte atteinte à nos biens , ainsi qu'à notre personne , et, sous couvert de la loi, « enlève notre manteau : » que devons-nous faire ? Allons-nous céder à un esprit litigieux, afin de le récupérer à nouveau ? Non; plutôt qu'il "prenne aussi notre manteau" que de nous inciter à satisfaire un esprit colérique ou vindicatif [Note : 1 Corinthiens 6:7 .].

Encore une fois ;-supposez que quelqu'un, sous prétexte d'un danger public, empiète sur notre liberté et nous oblige (comme les Juifs l'ont fait Simon le Cyrénien, lorsqu'ils l'ont « contraint à porter » la croix de notre Sauveur) à porter un fardeau pour eux « un mile : » quoi alors ? Doit-on se soumettre ? Que ce soit dans tous les cas ou non, je n'ai pas la prétention de dire : mais c'est clair ; qu'il vaut mieux « faire deux milles avec lui » que de se vexer et de se quereller à ce sujet.

L'homme qui cède est toujours en sécurité ; il connaît l'étendue du préjudice qu'il reçoit : mais celui qui commence une fois à lutter, ne sait pas où il s'arrêtera, ni quel préjudice il peut subir dans sa propre âme, avant que la querelle ne cesse.]

3. Un esprit de pardon—

[La patience et le pardon sont fréquemment unis dans les Saintes Écritures ; ils ne devraient jamais non plus être séparés dans notre conduite [Note : Colossiens 3:12 . Éphésiens 4:31 .]. L'exercice du pardon ne serait pas non plus si difficile, si seulement nous considérions à quel point les gens se font plus de mal qu'ils ne peuvent nous en faire.

Faites ce qu'ils veulent, ils ne peuvent jamais nous blesser, sauf dans les choses purement extérieures : nos âmes sont hors de leur portée ; mais, tandis qu'ils s'efforcent de nous blesser , ils font le tort le plus irréparable à leurs propres âmes. Supposons un instant qu'une personne, nous privant d'un petit fruit sans valeur, tombe par terre et se brise tous les os de son corps ; notre pitié pour son malheur n'absorberait-elle pas tout ressentiment pour sa faute ? Ainsi doit-il en être de nous envers tous ceux qui nous font du mal : il n'y a aucune comparaison entre le mal qu'ils nous font et à eux-mêmes ; et par conséquent nous devrions être prêts à exercer le pardon envers eux, et à implorer le pardon pour eux de la part de Dieu.]

Apprenez donc, à partir de ce sujet,
1.

Comme le vrai christianisme est une chose rare—

[ C'est le christianisme : tout, sans cela, est un son vide. Regardez donc à travers le monde et voyez combien il y en a peu partout : oui, que les saints eux-mêmes voient combien ils possèdent peu de vrai christianisme. Cette vision du devoir chrétien peut bien remplir chacun de nous de honte et de confusion de visage.]

2. Combien un esprit renouvelé est nécessaire, soit à un juste discernement de la religion, soit à sa pratique —

[Les préceptes de la religion ne sont pas moins stupides pour l'homme naturel que les doctrines . Quel païen a jamais inculqué de telles leçons ? ou quel chrétien inconverti les a jamais complètement approuvés dans son cœur. Les gens s'imaginent avoir le pouvoir de faire la volonté de Dieu : mais peuvent-ils faire ces choses ? Aussi bien puissent-ils tenter de détourner la course du soleil, comme de détourner le courant de la nature corrompue.

Nous devons avoir une compréhension qui nous est donnée afin que nous puissions connaître ces choses [Note : 1 Corinthiens 2:12 .]; et la force, afin que nous puissions les faire [Note : 2 Corinthiens 3:5 .]

3. Comme la vraie religion est ornementale pour quiconque la possède—

[Qui peut voir une personne agir selon l'esprit de ces préceptes, et ne pas l'admirer ? Qui peut s'empêcher d'admirer cet esprit en Christ et en ses saints Apôtres ? Certes, ceux-là sont « embellis par le salut », et Dieu lui-même doit les admirer [Note : 1 Pierre 3:4 .]

4. Comme le monde serait heureux si le christianisme vital prévalait universellement...

[Il n'y aurait alors aucune place pour l'exercice de ces grâces difficiles, puisqu'aucune injure ne serait commise sur la terre — — — O que Dieu hâterait ce temps béni !]

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